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1 novembre 2020 7 01 /11 /novembre /2020 13:08

Les échassiers représentent souvent les Landes dans l'imaginaire populaire. Ferdinand Bernède dans son Poème "Au temps de l'escassat" le décrivait comme suit :

"Apitat sus les sous dus tchanques"                  "grimpé sur ses deux échasses"

"Coum un guilhem sus les palanques "             " Comme un héron sur les branches"

"Qu'ere soul rey de tout lou brau"                     " Il était seul roi dans tout le marais"

C'est encore quelques uns d'entre eux qui escortèrent Napoléon à son départ de Mont de Marsan vers Bayonne (après être passé à Roquefort) au printemps 1808 comme l'illustre cette gravure anglaise.

On les retrouve donc dans des atlas régionaux,  sur des cartes postales en nombre, sur des timbres postes.

Ils sont souvent représentés dans des situations invraisemblables, comme chaussant leurs échasses depuis le tablier d'une cheminée ... D'autres fois c'est un peu plus stylisés et humoristiques comme celui qui orne la couverture du livre La Côte d'Argent de Maurice Martin.

 

Ils ont aussi établi des records comme Jean-Pierre Ducasse mon camarade de classe qui vainqueur de nombreuses courses d'échasse, gravit le pic du midi de Bigorre et fit l'ascension en échasse par les escalier de la tour Montparnasse.

Mais aussi fait  amusant sur des menus Air France que j'ai trouvé dans un dépôt vente. Le  service publicité Air France a édité une série de reproduction de gravures anciennes régionales, de la collection de Bernard Gérard qui servaient de pochette aux menus sur des vols long courrier comme Paris-Karachi, Paris-Pékin. Paris-Moroni 1974, mais aussi Paris-New_York sur Concorde. 

Les Landes figurent évidemment représentées par un couple d'échassiers, gravure de Montigneul et Emy intitulée l'Habitant des Landes. Mais si la gravure est intéressante, en tournant la page on voit que c'est du sérieux ! 

 

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12 octobre 2020 1 12 /10 /octobre /2020 21:41
J'ai trouvé ces pichets assez "kitsch" mais ils présentaient un gemmeur peut-être plus rare que l'échassier.

J'ai trouvé ces pichets assez "kitsch" mais ils présentaient un gemmeur peut-être plus rare que l'échassier.

 

Après avoir abordé différentes productions régionales, nous abordons ici celui de la gemme. C'est un très vaste sujet que nous ne traiterons pas de manière exhaustive mais nous aborderons volontairement seulement certains côtés, en délaissant d'autres comme par exemple le pot de résine qui est un sujet à lui tout seul !

L'histoire de la "gemme" commence tôt dans notre région, puisque dès l'époque gallo-romaine elle fut récoltée sous forme de goudron, mais pouvait également servir à garnir et étanchéifier certaines jarres.

 La présence à Losa actuellement sous les eaux du lac de Sanguinet, de nombreuses jarres présentant des dépôts goudronneux atteste de la production de goudrons, mais on en retrouve aussi à Belin Beliet, à vielle sur la côte et plus à l'intérieur des terres à Sabres , Trensacq ...

Cette production semble avoir perduré jusque au moyen âge. Puis c'est Colbert qui en relance la production en 1663 souhaitant rendre la France moins dépendante des Pays du nord, producteurs de goudron de qualité, à l'approche de la guerre de Hollande. Il fera venir 2 suédois pour former des producteurs dans notre région. Ce sera un demi succès car il n'arrivera pas à couvrir totalement les besoins de la marine.

La production continuera tant bien que mal jusqu'au milieu du XIXème siècle et perdurera pour les besoins locaux jusqu'au xxème siècle. La production s'effectuant alors dans des fours de brique le plus souvent, dont on trouve encore des restes comme par exemple à Mimizan (cf bulletin de la société de Borda 1986 T1).

On en sait davantage sur la récolte de la gemme telle qu'elle s'est pratiquée depuis le XVIIIème siècle puis avec l'avènement de la forêt "industrielle" après la loi de 1857. Les goudrons de bois étant remplacés petit à petit par des goudrons d'origine minérale comme la houille par exemple.

La résine ne s'est pas récoltée que dans les Landes : on en produisait ailleurs sur des épicéas et on exploitait également des térébenthiniers. 

Cette récolte se faisait avec toute une série d'outils bien particuliers que nous verrons ultérieurement.

 

Mais avant d'aller plus loin il serait bon d'éclaircir la question du vocabulaire et des produits de la gemme. Nous nous sommes aidés du livre de Jacques Sargos :  Histoire de la Forêt Landaise.

 

Le goudron  :   Il donne plusieurs sous-produits

                     Le brai sec

                     Le brai gras

Le goudron était utilisé en marine pour le calfatage des bateaux, et des cordages.

Les produits récoltés et non cuits :

Le barras: Le long des entailles ( la cara) des croûtes de résines solidifiées, le barras, se récoltaient avec le barrasquit outil spécialisé. Il était moulé en pains d'une trentaine de kilos et mélangé à de la cire on en faisait des bougies.

Le galipot: Peu différent du barras il s'agit aussi de résine coagulée, mais qui se détache facilement et qui par conséquent est plus pur que le barras. Il pouvait donc être remélangé avec la résine molle.

La résine molle : Elle était transformée sur place en séchant au soleil. Elle devenait la tourmentine  qui était la térébenthine entrant dans la fabrication des vernis, cires à cacheter ...

Les produits cuits :

La résine jaune : faite à partir de gemme molle et d'un peu de barras, le tout chauffé puis filtré on obtenait un brai sec. La résine jaune servait à produire des flambeaux et des chandelles, mais servait aussi en savonnerie, vernis ou colle à papier...

Les produits de la distillation : 

L'essence ou huile de térébenthine : Distillée au moyen d'un alambic, on séparait l'essence de térébenthine de ses résidus : brais et colophanes. C'est avec le développement de la distillation que la transformation de la gemme s'est concentrée dans de petites usines comme celle rachetée par Izarn Labbé à ses cousines (cf article sur pierre Labbé) dont nous détailleront l'inventaire.

La colophane :  Issue de la distillation de la gemme c'est un solide assez cassant qui est utilisé dans la composition de certaines peintures, peut servir de colle dans certaines conditions et sert aussi à enduire les archets de violons pour que les cordes produisent une son par frottement.

Les brais : Sorte de goudron résidu de la distillation

 

Albert Larroquette (Les Landes de Gascogne et la Forêt Landaise 1924) nous apprend par exemple que d'une barrique de résine de 340 litres (barrique landaise) on arrivait à tirer 74 litres d'essence de tétrébenthine, 152 kg de colophane et 76 de brai. 

 

En juin 1867 François Labbé (frère de Jean Labbé) achetait  à Roquefort la métairie de Derrière Château (actuellement maison de l'intercommune place de la Pologne), propriété  qui comportait un atelier de matières résineuses dont nous avons l'inventaire reproduit ci-dessous. C'est d'ailleurs dans cette maison que Pierre Labbé (le personnage central de ce Blog) est mort. Albert Larroquette dénombre vers 1857  112 "usines" de produits résineux pour le "sud-ouest".

"L'atelier à fabrication de matières résineuses, situé sur la dite propriété objet de la présente vente, ensemble tous les accessoires composés de deux alambics, un en fonte et l'autre en cuivre, trois chaudières en cuivre, trois grandes cuves en bois, un appareil  (......) un réservoir en cuivre pour l'essence avec une pompe, hangards four à goudron, pompe pour conduire l'eau à l'atelier, barriques à essence, bois, mobilier, lits, tables, pendule, linge, vaisselle, batterie de cuisine en un mot tous les outillages de la dite usine y compris une chaudière en fonte qui se trouve actuellement à la forge de Beaulac pour y être réparée. "

Figurait à l'acte d'achat de cet ensemble un droit d'eau sur le barrage du moulin de Roquefort, devenu un temps usine électrique dont nous avions parlé dans notre article intitulé "A partir d'une lettre de 1932". Usine exploitée par messieurs Gaube et Lescouzeres.

Cet atelier de matières résineuses et la métairie, Izarn Labbé mon arrière grand-père le racheta en 1900 à ses cousines (les filles de François Labbé) et leur mère pour 14000 francs. Il le revendra en 1903 à jean Malsan négociant en bois.

Par ailleurs il vendait la résine provenant des métairies qu'il avait. En photo un reçu pour sa femme (lui étant décédé en 1932).

Sur ce bon  des usines de Gaston Lescouzeres on voit le nom du résinier, le nom de la métairie, la quantité réelle sur une barrique de 340 litres, le prix et détail amusant qu'on retrouve sur les autres bons mais au dos de ceux-ci, une publicité pour le savon le landais à la résine !

 

 

 

 

 

 

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12 octobre 2020 1 12 /10 /octobre /2020 21:40
La vierge du Jouanoy

Nous la connaissons tous cette vierge dans le virage à l'entrée du chemin du Haut Jouanoy. Sa peinture bleue un peu fanée attire le regard. Mais qui se souvient de son origine ? Que vient-elle faire là dans ce virage entre Arue et Roquefort pas tout à fait à mi-chemin ?

J'ai donc interrogé autour de moi. On m'a  raconté que madame Réglat la femme du Docteur Réglat, (nous sommes entre deux-guerres) qui habitait la maison Rey, au coin de l'actuelle rue de la haute Lande,  avait eu un fils Handicapé qui était sur un fauteuil roulant et que tous les jours la nounou sortait de Roquefort et emmenait le fils de Madame Réglat sur la route jusqu'à cet endroit du Jouanoy au niveau de la vierge. 

Pour qui se souvient, c'était une route qui jusqu'au Berger, dernière maison avant d'entrer dans la forêt, tournait dans les vignes et les prés, dans un paysage dégagé. La Pierre était bien présente partout dans les cabanons et les maisons. L'une d'elle curieuse, la Grébigne, avait un étage tellement étroit qu'il ne devait y avoir la place que pour une armoire ! Et le sol calcaire de la Grébigne, permettait d'y élever un vin rouge qui était apprécié localement. Mais les gelées fréquentes et dures de notre climat de Roquefort faisaient que rares étaient les années de bonne récolte. Ce que pourrait corroborer le point de vue étymologique où l'on retrouve bien évidemment le mot vigne, mais aussi "grebe" adjectif féminin qui qualifie une terre dure à travailler (dictionnaire Gascon français de l'abbé Foix).  On pouvait voir dans les prés des déclivités en forme de cônes, reste de l'exploitation de la pierre pour les four à chaux. 

Carte d'état major (milieu du XIXème siècle).

 

On arrivait enfin au niveau du Berger, toute en pierre elle aussi puis on entrait dans la forêt qui nous accompagnerait jusqu'aux virage de Jouanoy et de sa vierge terme de ce "voyage".

Le fils finit par mourir et la vierge est toujours dans son virage, recevant fréquemment la visite des sangliers car elle se trouve juste sur un passage de la bête noire.

Je n'ai pu savoir si cette vierge a été installée là en souvenir de ces promenades quotidiennes ou si on l'avait installée  là pour commémorer le souvenir de ce fils disparu.

 

 

La vierge du Jouanoy
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12 octobre 2020 1 12 /10 /octobre /2020 21:30

En 2010 nous avons retrouvé dans un petit portefeuille, une série de lettres de 1932 d'Izarn Labbé adressées à sa fille, ma grand-mère, partie habiter Nanterre juste après son mariage. Il est malade et par ses lettres nous découvrons certains côtés de sa personnalité mais aussi quelques détails sur la vie de tous les jours pendant l'entre deux-guerre à Arue.

Dans une lettre datée du 12 mai 1932 , Izarn Labbé, malade et alité chez lui à Castelfranc à Arue, on apprend que les travaux d'électrification de notre commune d'Arue vont commencer. C'est Georges Gleyze (Père d'Annette Béziat) qui le lui annonce. C'est le jour des funérailles de Paul Doumer, président de la République qui avait été assassiné le 7 mai.

  

A partir d'une lettre de 1932

Lors de l'exposition internationale de l'électricité qui se tient à Paris en 1881, l'électricité soulève un grand enthousiasme notamment pour le monde agricole. On  y voit  là le moyen de développer de nombreuses applications. En 1906 arrive une première loi sur la distribution de l'électricité, mais en 1918 seulement 20% des 38000 communes françaises sont reliées à l'electricité. Le développement se fera surtout entre 1920 et 1938, pour atteindre juste avant la guerre 97% des communes reliées. Mais les clients ruraux coûtent cher à raccorder et sont de moins" bons" clients que les citadins. Au début du siècle de nombreux moulins avaient retrouvé une seconde vie en étant transformés en usine électrique.

Mais si l'électricité n'arrive à Arue qu'en 1932, à Roquefort il y avait déjà eu deux usines électriques, toutes deux sur les sites des moulins de l'Estampon.

L'un au moulin de la ville, l'autre au moulin de Cousseilhat (derrière l'ancienne papèterie). 

Au moulin de la ville le site était exploité Par Monsieur Gaube et Monsieur Lescouzères. D'une hauteur de chute de 3.1 m, il avait une puissance de 60 cv. Les deux cartes postales qui suivent illustrent les site du moulin de la ville juste avant le confluent de l'Estampon et de la Doulouze. La première carte, dont la photo est prise de plus loin, pratiquement de la Doulouze, est signée de Monsieur Lescouzeres le propriétaire de l'usine électrique, qui sera client aussi de l'essence de térébenthine et des brais produits par Izarn Labbé.

L'autre au moulin de Cousseilhat exploitée aussi par Monsieur Lescouzères avait une hauteur de chute de 2.7m et une puissance de 30 cv.

Le premier site du moulin de la ville, Izarn Labbé le connaissait bien, puisque quand il racheta à ses cousines le 31 décembre 1900 la propriété de derrière château, (après l'actuelle place de la Pologne, les terrains de sport et la maison de l'intercommune). Il y avait une usine de distillation de la résine qui avait un droit de prise d'eau dans la retenue du moulin. Ce droit figure à l'acte d'achat de l'usine de résine par son oncle François Labbé le 8 juin 1867. La Comtesse de La Roque Ordan gardait la propriété du moulin de la ville.

Quand il habitait Roquefort jusqu'en 1906, Izarn Labbé  payait un abonnement électrique, alors que quand il vint habiter Castelfranc à Arue vers 1906, l'éclairage se faisait à l'acétylène. Il fallait tous les jours mettre le carbure dans l'eau pour produire le gaz nécessaire à l'éclairage de la soirée. Une cabane sur le côté de la maison était dédiée à cet usage. Elle paraît ici sur la gauche de la photo du côté de la façade nord de la maison.

 

Ci dessus une applique fonctionnant à l'acétylène comme il y en avait à Castelfranc. Elles ont depuis été transformées et équipées pour l'électricité.

On retrouve d'aileurs dans les comptes de la maison l'achat du carbure servant à produire l'acétylène qui donnait un éclairage d'excellente qualité : certains becs utilisés envoyaient deux jets de gaz l'un contre l'autre produisant ainsi une flamme plus dense et vive.

 

Il reste bien sûr à rechercher les dates et la nature des travaux effectués pour l'électrisation d'Arue ainsi que des documents sur le fonctionnement précis des deux usines électriques de Roquefort : nombre d'abonnés, puissance, usage et période de fonctionnement.

Les données des usines de Roquefort proviennent d'un article de Chistophe Bouneau sur l'électrification des Landes dans Bulletin de la Société de Borda T2 année 2000.

Les données générales sur l'électricité du site : Cairn Info sur l'électrification rurale.

L'acte d'achat de la métairie de Derrière Château du 8 juin 1867 devant le notaire Maitre Ducung notaire à Roquefort.

Extrait des livres de compte de Castelfranc de septembre 1916.

 

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21 mai 2020 4 21 /05 /mai /2020 21:58

Souhaitant mieux connaître la faune et la flore de notre quartier j'ai fait appel au CEN (Conservatoire des Espaces Naturels) pour faire un inventaire à Lasbordes.

Nicolas Déjean chargé de mission pour le secteur s'est beaucoup impliqué et a commencé son travail d'investigation et de recherche. Il est à l'origine de ces premiers résultats et c'est de son rapport que proviendront nombre des renseignements figurant dans cet article. Je tiens avant de commencer à le remercier pour le travail qu'il a fait, mais aussi pour les excellentes relations qu'il a entretenu avec nous au cours de son travail sur le terrain.

 Depuis 1976 le CEN agit au travers de son réseau pour la préservation de notre patrimoine naturel au travers de 4 fondements : la connaissance, la protection, la gestion et la valorisation. Le CEN est reconnu pour son expertise scientifique et technique ce qui lui permet actuellement d'oeuvrer sur 3440 sites naturels couvrant 178000 ha.

Et quelle ne fut pas ma surprise quand il m'annonça que nos parcelles révélaient un réel intérêt.

Mais sur quelle zone porte notre recherche ?

Nous sommes sur la commune d'Arue au nord du Bourg (section C du cadastre), les recherches portent sur une cinquantaine d'hectares avec les abords du ruisseau de Castelfranc, des bois de pins, des zones de landes et des pelouses sèches en bordure de champ.

Nous sommes pratiquement aux sources de ce ruisseau, ruisseau du moulin d'Arue, dont le cours est classé en zone Natura 2000 jusqu'à notre limite. Peu avant sa confluence avec la Douze (voir articles précédents) il traverse une zone  le " vallon du Cros" à cheval sur Arue et Roquefort, site remarquable à plus d'un titre puisqu'il présente de nombreuse cavités souterraines, qu'il abrite une population de chauves souris et qu'on y a même trouvé un trésor Gaulois. Le site fait d'ailleurs l'objet d'un arrêté de protection de biotope depuis le 16 février 2000.

Avec la convention passée avec le CEN le ruisseau se trouve maintenant donc pratiquement reconnu de sa source à sa confluence comme présentant un intérêt pour la faune et la flore.

 

L'inventaire faune et flore de Lasbordes à Arue

Pour commencer nous ne parlerons cette fois-ci que des bords du ruisseau.

Quelques unes parmi les zones étudiées présentent un intérêt du fait de certaines plantes ou associations constituant ces milieux propres. 

Ainsi dans les zones de taillis tourbeux des secteurs marécageux à fort engorgement on trouve en plus des Vergnes (Alnus glutinosa) , des saules (Salix atrocinerea) pour les arbres, de la molinie (milinia caerula) avec du carex (Carex elata et/ou paniculata).

Les vergnes servaient principalement à la fabrication des sabots.

La molinie en gascon aoubess ou aouguitche pouvait servir de litière au bétail et abrite souvent dans ses touradons ( sorte de motte constituée des parties anciennes de la plante) des tritons, salamandres grenouilles et crapauds.

Les carex quant à eux servaient au rempaillage des chaises. Cette herbe coupante était appellée sesque en gascon. La récolte se fait au mois d'août et le sèchage à l'ombre.

Enfin dernière plante inventoriée dans ces zones, les sphaignes (sphagnum sp). Ces plantes vivent dans les tourbières, où de part leur capacité de rétention de l'eau elles servent de tampon et elles contribuent à la formation de ces tourbières qui sont des milieux acides. Je ne leur connait pas d'utilisation locale traditionnelle.

L'ensemble de secteur est constitué de parcelles de petites tailles (entre 800 m2 et 2000m2 ) ceintes de "barados" et servaient de prairie de fauche avant leur recolonisation. On y trouve de nombreuses sources dont l'une servait de lavoir à Grande-Borde.

 

 

 

L'inventaire faune et flore de Lasbordes à Arue

On voit bien sur cette photo IGN des années 50/60 que les parcelles de bord de ruisseau portant les n° 190,192,194,195 et 196 n'étaient pas boisées. A comparer avec la photo contemporaine qui suit.

L'inventaire faune et flore de Lasbordes à Arue

Autre zone aux abords du ruisseau : Fourré haut à Piment royal.

On trouve dans cette zone la présence de bourdaines (Frangula dodonei, de molinie ainsi que de myrte des marais ( Myrica gale).

La bourdaine petit arbre qui peut se montrer invasif, recèle de nombreuses propriétés. Il est laxatif et dangereux à doses plus fortes. Ses fleurs très prisées des abeilles donnent un miel recherché, quant aux baies les chevreuils les apprécient pour leur propriétés psychotropes.

Enfin le charbon de bois de bourdaine servait dans à la fabrication de poudre explosive à faible vitesse de déflagration utilisée pour l'extraction de pierre. Enfin c'est aussi une plante tinctoriale. Mais localement je ne lui connais pas d'utilisation spécifique.

 

 

Autre plante intéressante : la myrte des marais (myrica gale). Elle porte de nombreux noms : Piment royal, Bois-sent-bon, Myrique baumier, Sweet gale... C'est un buisson qui pousse dans les zones humides, souvent les pieds dans l'eau.

Son odeur est assez forte et très caractéristique. Au moyen âge elle servait en Angleterre à parfumer la bière, à partir de sa cire on confectionnait de petites bougies. En fin d'été on peut recueillir sur les sommités un petit fruit que certains qualifiaient de muscade boréale : je l'ai essayée c'est plutôt amer !

Il ne faut pas non plus abuser de la plante car elle a des vertus abortives. Enfin elle éloigne les insectes, et tout comme la lavande on peut en mettre dans de petits sachet dans les armoires pour parfumer le linge et éloigner les insectes.

La seule utilisation locale que lui connais, était d'éloigner les insectes et mouches du bétail, en la mettant par exemple sur le joug des boeufs.

 

Voilà pour cette première évocation de la flore des abords du ruisseau. Il y a d'autres types de zones à voir et également à évoquer la faune. Ce sera l'objet d'autres articles.

 

 

 

 

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5 mai 2020 2 05 /05 /mai /2020 21:12

En faisant du tri dans ses photos, Marie-Pierre Escoubet a retrouvé cette photo de la Borde de Grande Borde où elle a passé son enfance. Cette borde a été détruite dans les années 70, comme toute celles du quartier (Barrehort, Pas de Géou, Baloy, Petite-Borde). Elles menaçaient toutes de ruine et devenaient dangereuses. Il n'y avait plus personne pour refaire les toits de chaume.

Sur cette photo c'est la façade sud qui s'offre à notre regard. On voit ici que le chaume est "échelonné" ce qui se traduit par une moindre densité du chaume et une moindre résistance dans le temps. Sur le côté Est il y avait une "croupe" protégeant la charpente apparente puisque ce côté à l'abri des intempéries était ouvert devant une façade en planche en retrait, pour permettre le rangement d'une charrette.

Sur cette autre Photo envoyée par Gérard Fondeviolle, voisin et ancien habitant de Petite-Borde on voit cette même borde depuis Petite-Borde : c'est donc la façade nord que nous apercevons ici. On voit bien la forte pente du toit nécessaire à l'écoulement rapide de l'eau.

Mais Petite-Borde avait aussi les siennes dont celle que vous apercevez en partie sur cette autre photo de Gérard Fondeviolle.

On reconnait la façade ouest de Petite-Borde et donc on voit bien au niveau de la flèche la croupe qui couvrait la charpente de la façade est selon le même modèle que les autres bâtiments du quartier.

Sur cette photo de cette même borde on revoit la croupe citée plus haut mais surtout au dessus et à droite de la porte sud (même configuration qu'à Grande-Borde) on aperçoit un trou dans le chaume où apparaît la charpente (barres de pin) très vulnérable. On devine également derrière un second bâtiment de même type. 

En refaisant donc un compte des bordes du quartier on a donc  Barrehort 1, Pas de Géou 1, grande-Borde 1, Petite-Borde 2 ou 3, Baloy 2. Ces bâtiments ont aujourd'hui tous disparu. Il en reste seulement un bel exemplaire dans le quartier : celle de Géou sauvée car elle fut recouverte de tôle ondulée.

Je vous renvoie à la relecture sur ce même blog de l'article consacrée à la borde ainsi qu'à ceux sur Grande-Borde.

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23 mars 2020 1 23 /03 /mars /2020 23:03

Dernière rivière de notre série : la Gouaneyre. Elle constitue la limite ouest de notre commune avec Bélis sur 300m avant de rentrer sur le territoire d'Arue et redevient jusqu'à son confluent avec la Douze notre limite avec la commune de Maillères.

L'origine du nom viendrait du latin "aqua nigra" autrement dit eau noire (qui aurait donné en gascon agua neira ...)

Elle prend sa source à Lencouacq aux abords du camp du Poteau à 120m d'altitude aux pieds de l'ancien hopital de Bessaut. D'une longueur totale de 29.9 km elle se jette dans la Douze entre Arue et Maillères (puisqu'elle sert de limite) à 50m d'altitude. Son bassin versant est de 115 km2 à comparer aux 378 et 450 km2 de l'Estampon et de la Douze.

Avant d'aborder ses caractéristiques hydrographiques il est intéressant de revenir sur les lieux de sa ou de ses sources. On est au sud du camp du poteau qui forme une sorte de plateau qui culmine à 131 mètres et constitue la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Garonne au nord, le bassin d'Arcachon à l'ouest avec la source de la petite Leyre et celui de l'Adour au sud.

Au nord du camp militaire du poteau on trouve un ruisseau homonyme puisqu'il s'appelle aussi la "Gouaneyre", d'une longueur de 23,4 km, il se jette dans le Ciron affluent de la Garonne.

Le réseau hydrographique de la zone où notre Gouaneyre prend sa source a semble-t-il été remanié par le passé : les grandes cultures que l'on trouve actuellement couvrent des zones où les lagunes abondaient (on est au nord de la zone où se trouvent les lagunes qui ont fait l'objet d'articles dans ce blog). On trouve même un "grand canal" qui semble servir de source à la petite Leyre. Lequel canal est relié par des fossés à la Gouaneyre.

Extrait de la carte d'état-major de 1850 environ. La partie figurant l'eau  constitue ce qui s'appelle "grand canal" actuellement. Ci-dessous la même zone sur la carte IGN. On voit le tracé du camp militaire et surtout on constate la disparition totale de tous les parcs à moutons qui foisonnaient sur la lande : on était sur l'immense zone de parcours des moutons.

Les chiffres que nous allons donner portent sur des relevés couvrant la période 2010/2020.

Le débit maximum moyen est de 1.62 m3/s et le minimum 0.42 m3/s.

Le débit maximum mensuel a été enregistré en février 2014 avec 4.35 m3/s

Le débit minimum mensuel a été enregistré en septembre 2013 avec 0.32 m3/s

Sur la période concernée  et à la différence de la Douze et de l'Estampon, les maxima vont de décembre à juin avec une plus forte fréquence sur février et mars.

Les minima par contre sont plutôt en août et septembre comme pour les deux autres rivières.

Une surveillance est également faite en période d'étiage, surveillance qui atteste toujours d'un écoulement visible et d'une assez bonne qualité de l'eau avec quelques réserves : le site de prélèvement se situe au nord de Lencouacq en aval des grandes cultures mais en amont des piscicultures (Pour plus d'info  voir landes.fr gouaneyre). Il serait peut-être intéressant d'effectuer cette surveillance aussi en aval des piscicultures.

Je vous renvoie également, aux articles sur la Douze et l'Estampon pour comparaison des chiffres.

Nous pouvons donc  commencer notre descente virtuelle de la Gouaneyre qui sera aussi une descente du temps historique ... Parallèlement à la Gouaneyre "lou camin oulhé" servait aux transhumances des ovins et le pont du Téchené (maison d'Arue) portait le nom de "pont oulhère" (pont des bergers). 

Printemps 2006 à Lantonia dernière maison au nord de ce quartier  d'Arue avant Cachen, le CRAL découvre au bord de de la Gouaneyre un campement daté des débuts de l'âge du bronze. Situé sur le rebord du plateau sableux, à 80 m de la rivière qui entaille ici les couches calcaires, le site qui comporte les restes d'une cabane de 35m2, a révélé de nombreux vestiges dont de nombreux tessons de poterie (plus de 2200) et dans le fond d'une jarre les restes de glands grillés servant à l'alimentation humaine ou animale. La datation  a évalué aux environs de 1800 av JC l'âge de ces glands qui nous apprennent entre autre la présence de chênes dans l'environnement immédiat de la "cabane". Une petite meule portative en grès témoigne également de la pratique de l'agriculture.

Légèrement plus au sud, vers le Duraga, autre maison, c'est dans un ruisseau affluent de la Gouaneyre que furent découverts des éléments de parure en bronze remontant à l'antiquité nous apprend Didier Vignaud archéologue (Bulletin de la société de Borda 2004 t4 p 527).

Suivons le fil de l'eau, c'est ici aussi le fil du temps, nous passons de la protohistoire, à l'antiquité puis au moyen âge avec la découverte de deux sarcophages; l'un ( une partie seulement) au "pounte aulhère" cité plus haut et l'autre au Duraga vraisemblablement neuf puisque il y avait des carrières de pierre au Duraga dans un affleurement du pliocène et du miocène.  Et c'est le Docteur Lamothe qui les retrouve et les fait remonter au XIIème siècle. (Bulletin de la société de Borda 1964 T1 p9)

Plus bas encore c'est le moulin du Ginx, dont nous parlerons une autre fois, nous passons le bourg du Ginx pour trouver le confluent avec la Douze 3km plus au sud, non loin de St Rémy (en Maillères). St Rémy de Malabat fut une grange abbatiale qui fut pillée et incendiée sous les guerres de religionCet établissement paraissait encore sur les cartes de Cassini (XVIIIème) et carte d'état-major (milieu XIXème). Nous n'en savons pas beaucoup plus sur cet établissement qui sera intégré à la paroisse de maillères. Voir ci-dessous l'extrait de la carte d'état-major ou l'on aperçoit sur l'autre rive l'église de Carro (XIème siècle) qui bien qu'actuellement sur le territoire de Pouydesseaux, dépendait avec st Rémy de la paroisse de Maillères.

Avant de finir notre descente virtuelle nous arrivons au confluent où le 9 et le 21 janvier 1813 des essais de navigation (radeaux ou trains de bois) furent réalisés par Jean Caillau marchand de bois à Arue (ADL XII S 24 a) (Les transports et les échanges sous la révolution et l'empire service educatif ADL).

Pour les activités actuelles de la Gouaneyre, compte tenu du faible débit il ne peut y avoir d'activité nautique, il reste la pratique de la randonnée le long de son cours. Par contre l'activité humaine est bien présente avec trois piscicultures  implantées sur son cours principal : à Cachen au moulin de la ponte, à Arue au Ginx ainsi qu'à Maillères 950m avant le confluent. Toutes font partie du groupe Aqualande, espérons qu'ils auront à coeur de préserver notre rivière dont le faible débit en période d'étiage la fragilise.(cf chiffres plus haut).

Dernier point à évoquer la découverte d'un campement du chalcolithique (âge du cuivre) à St Rémy en 1992 et fouillé en 1993. Le site révèlera de la céramique, une aire de débitage de silex (la densité par endroit atteint 50 éclats au m2) ainsi que la présence probable d'une cabane. (Bulletin de la société de Borda 1995 T2 p217).

Voilà avec cette évocation de la Gouaneyre se termine cette série de petits articles sur les rivières d'Arue.

 

Bibliographie : 

Dictionnaire historique des Landes de Philippe Soussieux.

Essai de reconstitution des paysages du camp du poteau de Gilles Granereau.

Bulletins société Borda mentionnés dans le texte.

Site internet :

hydro eau france

geoportail

landes.fr

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12 janvier 2020 7 12 /01 /janvier /2020 19:46
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30 décembre 2019 1 30 /12 /décembre /2019 22:18

Deuxième rivière qui sert de limite Est à Arue : l'Estampon. Rien que le nom m'émerveillait déjà enfant !  Ci dessous un extrait de la réponse que m'a fait Jean-Jacques Fénié quand je l'interrogeai sur l'étymologie du nom Estampon.

On pourrait ajouter à cette liste, le Pont et le moulin du Batan sur la Douze à l'entrée de Roquefort.

La rivière d'une longueur totale de 52.1 km prends sa source aux limites de  Parlebosq et Cazaubon (Barbotan)  à une altitude de 151m   et conflue, comme nous l'avons vu dans l'article précédent, avec la Doulouze en plein coeur de Roquefort, dans le fond d'une vallée encaissée ( altitude 54m). Comme nous l'avions fait pour la Douze voici quelques chiffres concernant les débits de l'Estampon calculés à la station d'Arue : 

Pour un bassin versant de 378 km2 (bassin versant de la Douze : 450km2) l'Estampon a un débit moyen annuel calculé sur 25 ans ( 1995-2019) de 2,75m3.

Sur la même période le plus fort débit mensuel moyen est 4,38m3 en février, tandis que le plus faible débit mensuel moyen est de 1,32 m3 en septembre.

Le débit mensuel  le plus fort 11,41 m3 a été enregistré en mars 2001 tandis que le débit mensuel le plus faible 0,79 m3 a été enregistré en aout 2003.

Pour un débit moyen annuel comparable, je vous laisse relire l'article précédent consacré à la Douze, il ressort que l'Estampon semble avoir un débit plus régulier. Je serais tenté de penser que cela pourrait être dû au fait que la Douze, en amont de Roquefort, traverse des régions agricoles où elle subit des pompages en été, et où les sols sont découverts et drainés en hiver, tandis que l'Estampon traverse essentiellement des forêts. 

La rivière à ses débuts est canalisée suite à l'assèchement des marais du Gabardan par Jean- François Capot de Feuillide en 1788 (après acquisition en 1782 de 800 hectares de marais ) L'assèchement de ces marais répartis sur plusieurs communes passa par le creusement d'un canal de 5400 toises (environ 10 km) de longueur et 32 pieds de large. La révolution et ses conséquences remirent en cause ce travail, mais le marais fut définitivement asséché vers 1849 par le comte Le Brun de Neuville et le domaine morcelé à la succession de son épouse vers 1900. 

La rivière longe Arue sur 4.7 km (en ligne droite, la rivière faisant de nombreux méandres) depuis la confluence avec le Ribarrouy (qui nous sépare de Retjons) jusqu'au lieu-dit "Betgoua" (Beau gué) où les 2 rives deviennent Roquefortoises. La rivière coule dans une vallée révélant un affleurement de calcaire du crétacé supérieur ayant subi une érosion karstique qui a généré par endroits quelques cavités.

La première de ces cavités baptisée par Gabriel Cabannes la " Crampe de las hadas" (chambre des fées) située sur la rive gauche de l'Estampon (côté Saint-Gor) a abrité des hommes au néolithique. Henry de Biensan, juge de paix de Roquefort qui habitait tout à côté, la maison de La Brèze sur les bords de l'Estampon (vers 1860-1881) a fouillé cet abri et y a découvert un couteau en silex et une côte d'auroch. Dans le bulletin de la société de borda de 1879 (cf photo ci-après)  Du Boucher cite d'autres découvertes faites dans le secteur.

Pour en revenir à Henry  de  Biensan né autour des années 1820, il fut juge de paix à Roquefort, et habitant de La Brèze,   cette belle maison qui surplombe l'Estampon côté Saint-Gor. Il apparait pour la dernière fois dans le recensement de 1881 à La Brèze. Henry de Biensan  se porta acquéreur lors de la vente des communaux d'Arue d'une trentaine d'hectares de l'autre côté de la rivière, en vis à vis de sa maison. Ce fut le plus gros acheteur de communaux d'Arue. (cf article sur les communaux de ce blog). 

 

L'intérieur de La Brèze en 2010.

L'intérieur de La Brèze en 2010.

La deuxième cavité correspond à la grotte de Bramepan située à Roquefort tout près de la limite avec Arue. L'étymologie  (cf dictionnaire de l'abbé Foix et dictionnaire de Simin Palay) nous donnerait affamé ou mendiant, littéralement : "pleure pain". Cela reste un toponyme fréquent. 

Les rivières d'Arue : L'Estampon

La rivière se descend aussi en canoë depuis le pont de La Brèze jusque derrière les anciennes papeteries. Elle présente de nombreux méandres, où parfois elle a creusé la roche créant des surplombs de plusieurs mètres. Par endroits de petites sources coulent des parois de calcaire qui bordent le cours de l'eau qui recouvre un fond de sable blanc. Après la digue qui jalonne la fin de la descente, la rivière s'encaisse dans une sorte de canyon encombré difficile à pénétrer mais intéressant. Je l'ai descendu il y a bien longtemps maintenant. 

Bibliographie et sources :

Le Dictionnaire Historique des Landes de Philippe Soussieux m'a bien aidé pour retrouver les sources des faits notamment les découvertes de H. De Biensan.

Les Bulletins de la Société de Borda  sont toujours une réserve importante de connaissances et sont accessibles soit sur le site de la Société de Borda soit pour les plus anciens sur le site de la BNF : Gallica.

"Le marais de Barbotan et Gabarret" par l' abbé Michel Devert : Bulletin de la Société de Borda 1970 T4 p331.

Les données sur les débits des rivières sont accessibles sur le site hydro eaufrance.fr

Et enfin merci à JJ Fénié pour les renseignements qu'il m'a communiqué.

 

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30 septembre 2019 1 30 /09 /septembre /2019 21:53

Nous l'avons vu dans un précédent article, Arue a pour limites naturelles 3 rivières : à l'est l'Estampon, au sud la Douze et enfin à l'ouest la Gouaneyre.

Nous allons aujourd'hui nous intéresser d'abord à la Douze (Dosa  en gascon). D'une longueur totale de 123.5 km, elle prend sa source à Gazax et Baccarisse dans le Gers pour s'unir au Midou à Mont de Marsan et former ainsi la Midouze, affluent de l'Adour. Ce changement de nom à Mont de Marsan s'effectuait aussi à Roquefort où on la nommait parfois Doulouze avant sa confluence avec l'Estampon en plein coeur de Roquefort. Il est intéressant de noter également que le Midou ou Midour prend sa source dans un village voisin de celui ou la douze prend la sienne et qu'ils se retrouvent 105 km plus loin à Mont de Marsan pour s'unir !

La Douze va servir de frontière avec les communes de Roquefort et Pouydesseaux sur près de 6 km.

                                       La Douze à Mont de Marsan 

Quelques chiffres actuels sur son débit pour vous donner une idée de ses variations de régime (chiffres relevés à la station de Roquefort) : 

2.67 m3/seconde de débit moyen annuel sur les 50 dernières années.

Sur la même période son plus fort débit mensuel 19.92 m3/s en décembre 1981 et 0.19 m3/s son plus faible débit mensuel en août 2005.

Sur les 50 dernières années la moyenne des débit mensuels les plus faibles donne 0.62 (août ou septembre) m3/s et la moyenne des débits mensuels les plus forts 5.89 m3/s (février)

A titre de comparaison l'Adour à Dax sur la période 2012-2019 a un débit moyen annuel de 100.69 m3/s

Sur les cartes du XVIIème siècle la Midouze, donc en aval de Mont de Marsan, était souvent nommée Douze et parfois aussi Midou et je n'ai su retrouver de mention de "Doulouze" avant Roquefort que sur la carte IGN. La carte dite d'état-major (milieu et fin XIXème) la nomme  Douze sur l'ensemble de son cours landais. 

Une carte réalisée par F Darrieulat et qui figure dans le document de 1986, émanant du service éducatif des archives des Landes et intitulé "Les transports et les échanges dans les Landes sous la révolution et l'empire", laisse entendre que la Douze faisait l'objet de radelage et de flottage entre Roquefort et Mont de Marsan. On apprends toujours dans ce même document que les 9 et 21 janvier 1813  ont eu lieu des essais de navigation sur la Douze depuis St Rémi à maillères jusqu'à Mont de Marsan par un certain Jean Caillau  marchand de bois à Arue. (ADL  XII S 24 a).

Actuellement la Douze peut se descendre en canoë (association Canoë loisir à Roquefort). J'ai eu l'occasion de faire cette descente plusieurs fois, et pour avoir fait du canoë sur de nombreuses rivières je peux dire que la Douze n'a rien à envier à d'autres parcours plus réputés. En mettant à l'eau derrière le terrain de football de Roquefort vous devez descendre jusqu'à la rivière qui vient de son confluent avec l'Estampon (dont nous parlerons plus tard), encaissée entre deux falaises de plus de 15 mètres de haut. 

L'ancien pont du chemin de fer enjambe à cet endroit la rivière de son unique arche impressionnante.

Puis c'est au tour d'une vieille passerelle en fer, rouillée, croulante de tenter sa chance.

 Plus loin on croise le trou du gendarme, petite grotte traversable en canoë,

et enfin commence après le confluent avec le ruisseau du Cros (voir article sur les grottes du Cros) la nonchalante navigation, sur les eaux de la Douze à fond de sable doré, où l'on dérange parfois un barbeau, ou un banc de goujons, alors que sur la berge  quelques bergeronnettes des ruisseaux nous accompagnent d'arbre en arbre. La rivière par endroit s'encaisse entre deux murs de calcaire, Arue à droite, Roquefort, puis Pouydesseaux à gauche. L'arrivée se fera rive gauche au niveau de Caro petit hameau abandonné  avec son église pitée au sommet d'un tuc, surveillant d'un côté la rivière et de l'autre les ruines d'un vieux moulin au canal d'amenée tout en pierre.

Les grand-parents de Marie Sabathé, femme de Pierre Labbé sont vraisemblablement enterrés dans le petit cimetiere  entourant la chapelle.

Georgette Laporte-Castède, dans son livre Vin de grives et pain de seigle nous raconte que la Douze était très poissonneuse et fournissait aux riverains de nombreux poissons. Actuellement on trouve entre autres, à nouveaux des goujons dans son cours, signe d'une relative amélioration de la propreté de ses eaux après les "années papeterie" de Roquefort.

Une commune du périgord porte le nom de "La Douze". Et ils verraient une l'éthymologie possible de La Douze dans le mot "Dotz" en occitan, terme se rapportant à une source abondante. A vérifier...

 

Remerciements à J.J. Fénié pour les renseignements qu'il m'a apporté pour la rédaction de ce court article.

Les données concernant les débits proviennent du site hydro.eaufrance.fr  

 

 

 

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